• histoire

    carte des implantation templieres dans le Quercy

    Le Quercy correspond au territoire autrefois occupé par le peuple gaulois des Cadurques ou Cadurci qui forma après la conquête romaine la civitas gallo-romaine du même nom. Les limites de la cité se retrouvent dans l'ancien diocèse de Cahors dont le nom vient d'ailleurs aussi de Cadurci.

    Le territoire de la cité est ensuite intégré dans la Guyenne, partie septentrionale de l'Aquitaine détachée pour la soustraire aux interventions carolingiennes contre les révoltes vasconnes. Mais il réapparaît presque aussitôt en Cadurcensis pagus car il est en effet érigé en comté vers 780. Il est englobé en 849 dans le comté de Toulouse. À partir de 950, le nombre et la turbulence des seigneurs féodaux, retranchés dans leurs places-fortes et érigeant leur donjon, dominium de prestige, entravent le droit suzerain de Toulouse. L'ouverture féodale est indéniablement tournée vers le nord alors que la souveraineté des comtes de Toulouse l'a arraché à l'Aquitania.

    La cohésion du Quercy se maintient par la puissance retrouvée et incontestée de l'évêché de Cahors. Il commande le pays et encourage de nombreuses fondations d'abbayes et de prieurés, évoluant en autant de seigneuries religieuses. Prolongeant l'ouverture aux multiples influences du nord, Moissac est ainsi à l'origine du style roman languedocien. Montauban est une bastide fondée en 1144 par Alphonse Ier Jourdain, comte de Toulouse. L'essor de la ville est rapide et sa richesse et son organisation devient modèle, au point qu'elle initie un mouvement d'émancipation municipale, imitée ensuite par Toulouse et son consulat.

    Roc Amadour, filiale de l'abbaye de Tulle, est le grand lieu de pèlerinage quercynois. À son apogée médiévale, sa population dépasse 20 000 habitants. L'extirpation de l'hérésie cathare suscite la croisade contre les Albigeois. Dans une répression d'une violence disproportionnée, elle frappe le Quercy arrimé au comté de Toulouse et justifie l'intervention royale, protectrice. Louis IX le confisque en 1228. À la mort de Jeanne de Toulouse, en 1271, le Quercy se retrouve au cœur des querelles et guerres franco-anglaises. C'est pour les belligérants un morceau de la Guyenne, au point que Quercy et Haute-Guyenne soient synonymes. Supposé acquis par le royaume de France, le Quercy est rendu à la couronne anglaise par le traité d'Abbeville en 1259. Mais il est repris par Philippe le Bel. Entre 1290 et 1360, les royaumes de France et d'Angleterre se disputent les confins de l'Aquitaine. En 1360, le Quercy subissant les affres de la peste noire depuis onze années est rendu à l'Angleterre par le traité de Bretigny-Calais. Mais la reconquête française ne tarde pas, orchestrée par Bertrand du Guesclin pour le roi Charles V de 1373 à 1380.

    Pourtant, une fois oubliées les brutalités de la guerre, les ravages de la peste noire plus dévastateurs encore, et avec un serein apaisement chrétien, les Occitans du comté de Toulouse soutiennent Charles VII réfugié en Touraine et Berry, alors que Parisiens, Normands et les seigneurts influents du nord de la Seine suivent l'alliance d'intérêt anglaise et bourguignonne. Mieux l'Occitanie fait pencher la balance du côté du pouvoir régalien français qui entreprend timidement mais inexorablement la reconquête du nord.

    En 1472, le Quercy ou Haute-Guyenne est réuni définitivement au domaine royal. Le Bas-Quercy est marqué par la Réforme, se signalant comme ces Pays-Bas du Sud-Ouest. Le Haut-Quercy reste hésitant sur la Réforme puis finit par demeurer dans le catholicisme. Les fureurs paysannes quercynoises seront dévastatrices, aussi soudaines que violentes, ainsi les Croquants en 1594 et en 1624.

    La généralité de Montauban est créée en 1637. Le Bas-Quercy qui prend alors son nom des premières divisions administratives françaises devient prépondérant avec la cité montalbanaise. Le Bas-Quercy est alors un pays de minières, de fer, de bois et de vin.

    Le Quercy a été approximativement respecté par la Révolution dans le découpage départemental de 1790. Il correspond au territoire du Lot tel que découpé à l'origine mais dont une partie a été intégrée au Tarn-et-Garonne lors de sa création en 1808.